Que resterait-il d’une histoire privée de la voix de son auteur ? Ce qui me fascine dans un livre, c’est ce dialogue à moitié silencieux du lecteur avec l’auteur. Rien d’étonnant donc à ce que, tombée toute petite dans le bonheur des livres, je n’aie jamais décroché et que j’aie choisi de suivre des études de lettres pour mieux comprendre comment les textes sont à l’origine de ce frisson de plaisir à chaque fois que nous ouvrons un livre… Comment ça se construit, un livre ? Il y a mille réponses, évidemment, au moins une par auteur !
Finalement, mon portrait pourrait tenir en trois mots : je suis lectrice. Je lis des classiques et des contemporains, d’ici ou d’ailleurs, je lis des romans, beaucoup de romans, de tous les genres, de la SF à l’expérimental, je lis de la poésie aussi bien que des essais. Après mes études et un bref passage par l’enseignement, je suis devenue éditrice, au gré de diverses expériences dans plusieurs petites maisons d’édition, puis, plus longtemps, dans une maison d’édition universitaire en sciences d’économie et de gestion. Un peu loin de la littérature, n’est-ce pas ? Mais il y reste le travail avec les auteurs, le travail sur le texte – revoir ce qui est bancal, serait-ce ajouter un simple s là où il manque, une passion qui tient du vice !
Mais après tout, il suffisait d’en faire un métier pour que ce vice devienne une qualité. Voilà comment je me suis décidée à devenir correctrice en 2017, après avoir suivi la formation requise… et en free-lance, ce qui n’était pas tout à fait évident, croyez-moi, en venant d’une famille pleine de fonctionnaires dévoués au service public ! Aujourd’hui, je travaille essentiellement avec des professionnels de l’édition ou de la presse. Mais je loue aussi mes services à quelques amis et amis d’amis ou à des connaissances plus lointaines – et ce n’est pas la part la moins précieuse de mon activité, même si ne lui revient que la portion congrue.
Quant à mon goût pour la littérature, je continue à le cultiver au sein de La Moitié du fourbi, revue de « littérature et appels d’air ». Je tiens aussi un blog, Glossolalies, où je publie mes propres textes et où j’essaie parfois de faire connaître ceux des autres. Jusqu’en 2018, j’ai également fait partie de la Webassociation des auteurs, qui s’efforçait de défendre et de promouvoir les « écritures numériques ». Cela m’a permis de discuter avec des auteurs, souvent encore peu connus, que j’estime et qui m’ont fait l’honneur de m’accorder leur confiance lorsque je me suis mêlée de commenter leurs textes sur mon blog.